UNION DEPARTEMENTALE DU VAUCLUSE

Pour la bien-traitance...

Conférence de presse du 26/11/2015

l'UDR-FO de Vaucluse ALERTE SUR LA NON TRAITANCE DES PERSONNES ÂGÉES

Le jeudi 26 novembre, à 14 heures, dans les locaux de l'UD-FO, l'Union Départementale des Retraité(e)s FORCE OUVRIERE de Vaucluse tenait une conférence de presse pour alerter sur la non-traitance des personnes âgées.

Une douche par semaine, des toilettes quotidiennes à la-va-vite, des journées à ne rien faire, assises sur leur fauteuil, voilà la réalité des personnes âgées dans une maison de retraite aujourd’hui.

Cette oisiveté imposée les coupe du monde, altère leur motricité, leurs fonctions cérébrales, leur notion du temps, leur envie de vivre.

Ça ne peut plus durer !

Nous considérons qu’il y a non-traitance lorsque les besoins et les attentes des personnes âgées ne sont pris en compte ni par la société, ni par les structures d’accueil. N’étant pas traités, aucune réponse ne leur est apportée.

L’introduction dans les EHPAD de caractères issus du secteur privé comme la démarche qualité, la certification, l’évaluation de toute nature, la mise en place de contrats d’objectifs, de moyens,  de nouvelles organisations à visée économique (rentabilité et rationalisation), managériale (nouvelle gouvernance), idéologique ( on passe d’une relation à un être humain à celle d’un dossier, d’un acte, d’une maladie, d’un coût, d’un symptôme, d’un cas, d’une courbe, d’une évaluation, etc…), théorique (on transforme l’acte éducatif, social, médical, thérapeutique en prestation de service) est axée sur une recherche d’économie au détriment des besoins et attentes de la personne.

Les recherches d’économie ont pour conséquence de ne prendre en compte que les besoins primaires (sécurité, propreté, santé) et délaissent totalement les autres besoins de la personne (vie sociale, citoyenneté, culture, accomplissement de soi...).

Aujourd’hui nombre d’EHPAD fonctionnent comme de petits hôpitaux qui cherchent les économies, assurent une sécurité de plus en plus enfermante, dans une logique de «soins». De même, certains domiciles où les personnes âgées sont aidées, deviennent de petites institutions organisées non pas autour de l’habitant mais des nécessités des intervenants. On vise une maison propre et une personne propre et nourrie, sans autre perspective.

L’oisiveté imposée les coupe du monde, altère leur motricité, leurs fonctions cérébrales, leur notion du temps, leur envie de vivre.

Nous vous alertons car nous voulons qu’au quotidien la personne âgée soit respectée dans sa dignité physique et psychologique, ce qui n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui. A titre d’exemple, pour aller plus vite, le résident est installé sur un fauteuil alors qu’il pourrait marcher, le personnel lui fait sa toilette alors que lui-même pourrait encore la faire. Tout cela conduit, au fil des jours, à une perte d’autonomie.

Nous voulons que des activités quotidiennes soient proposées chaque jour aux résidents des EHPAD.

Cela passe inévitablement par le recrutement de personnels et d’animateurs.

En Vaucluse, le ratio est de 0,6

En France, il se situe entre 0,5 et 0,8, c’est le taux le plus bas d’europe

Alors qu’il est de 1 en Allemagne, en Belgique, en Suisse et supérieur à 1,2 en Suède, c’est dire que nous sommes largement à la traîne et que nous devons engager une grande mobilisation sur ce sujet afin que les EHPAD soient un réel lieu de vie et d’animation et ne deviennent pas des mouroirs fortement médicalisés.

Aujourd'hui, les soignants n'en peuvent plus. Ils craquent. Les soins aux personnes âgées sont très difficiles, ils ne sont pas valorisés par la société et ils sont mal payés. C'est difficile, car soigner des personnes âgées malades cela renvoie une image de la vieillesse très dure à supporter pour les jeunes soignants de vingt ans ou moins. Ensuite, il s'agit de s'occuper, en plus de toutes les maladies, des selles, des urines, des vomissements ou de faire manger des personnes qui ont du mal à avaler. Il y a aussi le contact quotidien avec la mort, les décès de personnes que l'on a accompagnées pendant des semaines, des mois, ou souvent des années.

Enfin, il y a la maladie d'Alzheimer avec ses troubles de la mémoire, les troubles du comportement, l'agressivité au quotidien, la violence, les coups.

On imagine et on comprend très bien le stress permanent que vivent les personnels, cette usure rapide qui les fait abandonner.

Aujourd'hui, ils n'en peuvent plus.

Ils ont honte de ne pas pouvoir faire manger les malades correctement, ils ont honte de ne pas pouvoir leur donner une douche régulièrement, ils ont honte de ne pas pouvoir les lever et de les laisser au lit toute la journée, ils ont honte de ne pas pouvoir les changer autant que nécessaire, ils ont honte de ne pas avoir le temps de leur parler.

On voit que les conditions de travail des personnels sont inacceptables et que la prise en charge des résidents est indigne.

Pourtant, ces personnes âgées sont nos parents ou nos grands-parents. Ils ont travaillé, ils ont cotisé, ils ont droit à notre respect et à être traités comme des êtres humains.

Il y a donc urgence à augmenter les ratios de personnel en EHPAD.

L'UDR-FO de Vaucluse a sollicité une audience auprès du Président du Conseil Départemental afin de le sensibiliser sur ce problème.

Si vous avez un parent, un ami en EHPAD de Vaucluse et que vous voulez témoigner, contactez-nous, nous remettrons votre témoignage lors de l'audience.

Pour la bien-traitance et contre la non-traitance!

Le 13 janvier 2015, les membres du groupe de travail « Maisons de retraite » se sont réunis dans les locaux de l’Union Départementale des Syndicats FORCE OUVRIERE de Vaucluse.

Ils ont travaillé sur les moyens à mettre en œuvre pour lutter contre la non-traitance afin qu’au quotidien la personne âgée soit respectée dans sa dignité physique et psychologique.

 A ce titre ils ont élaboré une liste de questions qui seront posées aux directeurs des maisons de retraite que les binômes rencontreront.

 Ils ont confié à trois binômes la mission de rencontrer ces directeurs, de leur poser la totalité des questions afin d’établir un état des lieux et ensuite proposer au Conseil d’Administration de l’UDR-FO les actions à conduire.

Lors de chaque visite, les binômes proposeront systématiquement la « Charte de bientraitance » élaborée par l’UDR-FO de Vaucluse aux directeurs des maisons de retraite en les invitant à la mettre en œuvre dans leur établissement.

L’UDR-FO de Vaucluse a remis cette Charte au Conseil Général de Vaucluse en lui demandant de prendre toutes les dispositions nécessaires afin qu’elle soit appliquée dans tous les établissements publics du département accueillant des résidents retraités.

D’ici la fin mai 9 établissements recevront la visite de ces binômes.

Un premier bilan sera présenté lors de l’Assemblée Générale de l’UDR-FO de Vaucluse qui se tiendra en mai 2015.

L’UDR-FO de Vaucluse ne veut plus que les personnes âgées s’ennuient en maison de retraite. Nous voulons que des activités leur soient proposées afin qu’elles soient occupées toute la journée. Nous n’acceptons plus de les voir passer leurs journées assises sur une chaise ou un fauteuil sans aucune occupation.

Cette oisiveté les coupe du monde, altère leur motricité, leurs fonctions cérébrales, leur notion du temps, leur envie de vivre.

L’UDR-FO de Vaucluse invite les médecins, les gérontologues, les personnels des maisons de retraite à lui faire part de leur expérience, de leurs propositions ou suggestions et éventuellement de collaborer à notre action.

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